Au lendemain de la première guerre mondiale, suite à une chaîne d’événements au sein de l’armée belge – 1919 : démobilisation des officiers auxiliaires et de réserve; 1923 et 1926 : désengagement des cadres excédentaires; 18 décembre 1925, publication d’un Arrêté Royal encourageant à quitter l’armée – Maurice Van Glabeke créa en Belgique le 23 janvier 1926 ensemble avec son collègue Henri de Saedeleer le groupement industriel et commercial des ex-officiers, sous forme d’une association sans but lucratif. Il s’agissait d’un groupement d’ex-officiers – l’appartenance à la réserve n’était pas mentionné – qui avait pour but “de grouper les ex-officiers en vue de leur assurer toute facilité dans l’exercice de leurs professions respectives, d’établir des relations d’affaires aussi intimes que possible, de rechercher un supplément d’activité pour les membres associés, de faciliter la recherche d’une situation aux officiers ayant quitté l’armée”.
Les ex-officiers souhaitaient donc maintenir des contacts fréquents, en Belgique et à l’étranger, entre des hommes décidés à appliquer dans leurs relations d’affaires l’esprit de droiture et d’estime réciproque appris sous les armes.
“L’ex-officier, de par sa mentalité d’ordre, de méthode, de discipline, est particulièrement qualifié pour contribuer à la rationnalisation si nécessaire du travail dans nos entreprises”.
Finalement, ils désiraient mettre à la disposition de tous leurs compétences et leurs relations d’affaires.
On y retrouvait aussi la volonté de faire partie de l’élite. Les professions qu’il fallait exercer pour être membre effectif étaient les suivantes : industriel, banquier, entrepreneur, commerçant, ingénieur, représentant de commerce et courtier, sans oublier toute profession autre admise par le groupement. La dénomination “cercle” apparaît pour la première fois en 1928, sans pour autant abandonner l’appelation “groupement”. Sous la deuxième présidence intervenaient de nombreux changements, dont la dénomination qui fut changée en “Cercle Industriel et Commercial des Ex-Officiers et Officiers de Réserve”. En effet, le cercle s’ouvrait aux officiers de réserve au même titre qu’aux anciens officiers d’active et de la campagne.
L’idéal du cercle allait changer au fil des temps en ajoutant au principe de la camaraderie d’affaires et de la bienveillance obligatoire la solidarité et l’aspect social. Le cercle s’appelera désormais “Cercle Mars & Mercure”, Cercle Industriel et Commercial des Ex-Officiers et Officiers de Réserve.
A la fin de la deuxième guerre mondiale, la recherche de travail devenait prioritaire, de même que la solidarité au profit des prisonniers. C’est finalement le 9 juillet 1951 que le cercle était autorisé de porter le nom de “Cercle Royal Mars & Mercure” et obtint le 20 juillet suivant le haut patronage de S.M. le Roi.
En 1957, à l’occasion d’une réception organisée à l’honneur de Paul-Henri Spaak, Ministre des Affaires Etrangères de la Belgique et Secrétaire général désigné de l’OTAN, qui rassemblait en particulier douze ambassadeurs ou ministres de l’OTAN, le Président du Cercle Royal Mars & Mercure lançait un appel : “Nous voudrions suggérer aux anciens officiers de l’OTAN animés du même idéal que nous, cela va de soi dans un esprit total d’autonomie, de créer des Cercles Mars et Mercure du même esprit que le nôtre”.
L’idée était de créer un cercle dans chacun des pays membres de l’OTAN.
En juin 1958 naîtra à Paris un cercle autonome Mars & Mercure France. Une délégation néerlandaise allait prendre contact avec la Belgique pour la création d’un cercle aux Pays-Bas.
Le Président de Mars & Mercure France donna une bonne synthèse de la mission de Mars & Mercure : “Ce que veulent les cercles, c’est conserver dans les relations d’affaires l’esprit chevaleresque et la loyauté de l’officier .. Nous voulons que les chefs d’entreprise, dirigeants, cadres de la natio, aient conscience de leurs obligations morales envers leur personnel, leurs semblables, leurs voisins.”
En novembre 1959, on assistera à la création du Cercle Mars & Mercure Allemagne à Francfort.
En mars 1960, sous l’impulsion du Président belge, le Baron Vincent de Gallataÿ, les cercles belge, français et allemand allaient signer une convention instituant la “Commission de Liaison Inter-Nations Mars & Mercure” (CLIMM).
L’objet de cette Commission était de favoriser l’établissement entre les cercles nationaux Mars & Mercure de liens d’étroite coopération en vue d’étudier toute question, de dégager les moyens susceptibles d’accroître l’efficacité de leur action et de contribuer au développement de l’activité professionnelle de leurs membres sur le plan international.
D’autres cercles furent créés par la suite qui ont rejoint la CLIMM, notamment aux Pays-Bas, 1960, au Grand-Duché de Luxembourg, 1964 et au Danemark, 1975.
Le 29 novembre 1991, une convention est signée changeant le nom de la CLIMM pour devenir “Mars & Mercure Europe”, qui se veut une “Commission de Coordination Inter-Nations”.
Ont rejoint ensuite successivement la Suisse et l’Espagne en 1999 et la Pologne en 2004.
Certains pays n’ont pas maintenu leur adhésion pour des raisons différentes : l’Italie (1961-1992), la Grande Bretagne / Irlande (1965-1971), la Norvège (1983-1992) et la Turquie (1997-1999).
Mars & Mercure Europe est finalement constitué ajourd’hui des cercles nationaux d’Allemagne, de Belgique, du Danemark, de l’Espagne, de la France, du Grand-Duché de Luxembourg, des Pays-Bas, de la Pologne et de la Suisse.